"Agir en chrétien dans sa vie et dans le monde", c'est le titre du dernier livre de Mgr Léonard, par ailleurs archevêque de Malines-Bruxelles.
Il y met en cause le Parlement "qui s'attribue le droit de décider par vote majoritaire
du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de
la signification du mot mariage, du rapport métaphysique de l'être
humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant
ou non d'être respectés, ..."
C'est le droit d'André Léonard d'écrire un livre. Il ajoute sa pierre au débat démocratique. Il peut malgré tout amener une certaine confusion parce qu'il parle en "docteur privé" comme on dit dans l’Église alors qu'une partie de son succès vient de son poste d'archevêque de Malines-Bruxelles.
Pour en rester à la petite citation ci-dessus, relançons quelques questions. "Par vote majoritaire", c'est vrai la démocratie ce n'est pas toujours la majorité plus une voix mais un Parlement n'a pas pour rôle de définir la Vérité qu'elle soit scientifique ou métaphysique. Les lois mémorielles, par exemple autour des génocides, posent de graves questions de compétence. Un Parlement dicte-t-il l'histoire ?
Voyons des points plus précis :
1. "Le sens de la sexualité". On dit que les religions et les convictions portent sur le "sens". Les législateurs ne sont-ils pas amenés parfois à certains arbitrages appuyés sur le sens ? Par exemple autour des âges d'exercice de la sexualité ?
2. La différence entre le masculin et le féminin. Là des parlements sont appelés à intervenir, dans certains pays pour accepter un 3e choix d'état-civil complémentaire du masculin et du féminin. Et peut-être les religions sont-elles parmi les plus mauvais gestionnaires du masculin-féminin.
3. La signification du mot mariage. Nous sommes dans le concret. Les États ont été amenés, par l'évolution des mœurs, à reconnaitre d'autres modes de vie en commun que la cohabitation permanente entre un homme et une femme. Certains ont créé de nouveaux mots pour ce statut, d'autres ont élargi le mot mariage. Ce dernier choix a l'avantage d'inciter à considérer sur un pied d'égalité le mariage homme-femme, et celui homme-homme, femme-femme.
4. Le rapport métaphysique de l'être humain à la finitude et à la mort. Bien sûr le Parlement n'est pas métaphysicien. Cependant dans l'histoire, notre Parlement belge a été amené à légiférer sur des questions que certains considéraient comme relevant de ce qu'ils appelaient métaphysique, par exemple autour de l'incinération-crémation. Admise seulement au début des années 30 (en 1931) à cause de la pression de l’Église catholique.
5. La qualité des embryons méritant
ou non d'être respectés. Il me semble que jusqu'à ce jour le Parlement belge a parlé essentiellement de dépénalisation. Il me semble aussi que le respect de l'embryon peut s'exprimer légitimement de façons diverses.
Tout ceci dit, je trouve que le ton de ce passage est particulièrement malvenu dans le contexte de tensions entre les pouvoirs publics et l’Église catholique.
Tout ceci dit, je trouve que le ton de ce passage est particulièrement malvenu dans le contexte de tensions entre les pouvoirs publics et l’Église catholique.
Cette intervention pour ouvrir un espace de débat dans ce blog, et ailleurs.
http://www.rtl.be/info/belgique/politique/848849/onkelinx-a-propos-de-mgr-leonard-je-lui-mets-zero-video
RépondreSupprimerLes thèmes évoqués méritent en tout cas d'être travaillés.
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